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Iran : explosion suspecte au port de Shahid Rajaï

L’incendie serait lié à l’explosion de produits chimiques dans une zone stratégique pour le commerce iranien.

2 minutes
6 mai 2025

ParSteve Nadjar

Iran : explosion suspecte au port de Shahid Rajaï

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À quoi est due la spectaculaire explosion qui a ravagé le port de Shahid Rajaï, dans le sud de l’Iran, samedi 26 avril ? Trois jours après les faits, le mystère reste entier. Selon le dernier bilan publié lundi 28 mai dans la soirée, 70 personnes ont été tuées, 1000 autres blessées et les quelque 650 000 habitants de la ville ont été invités à rester chez eux « jusqu’à nouvel ordre » par le ministère de la Santé. L’incendie, que les pompiers peinaient encore à circonscrire trois jours après les faits, serait parti d’un dépôt de stockage de matières dangereuses et chimiques, du sodium ou de l’ammonium à en croire les images montrant une fumée orange se répandre au-dessus du port et des environs. Si la piste liée aux raffi neries, aux réservoirs de carburant et aux oléoducs a été écartée par la compagnie nationale iranienne, celle renvoyant à l’explosion d’un dépôt contenant du perchlorate de sodium, nécessaire au combustible solide pour missiles, a été confi rmée par le New York Times par une source proche des Gardiens de la révolution islamique. Deux cargaisons remplies de centaines de tonnes de produits chimiques utilisés pour le programme balistique iranien sont arrivées au port de Shahid Rajaï en février puis en mars dernier, en provenance de Chine. « Nous devons découvrir pourquoi cela s'est produit », a déclaré le président iranien Massoud Pezeshkian, en déplacement sur les lieux du drame le 27 avril, alors que le ministre de l’Intérieur, Eskandar Momeni, pointe « le non-respect des mesures de sécurité et la négligence ». 85% des marchandises importées par l’Iran transitent par ce port stratégique, limitrophe de la ville côtière de Bandar Abbas, située sur le très stratégique détroit d’Ormuz. 20% de la production mondiale de pétrole emprunte ce verrou stratégique du golfe Persique. Alors qu’une cyberattaque parmi les « plus étendues et les plus complexes »auraient visé, le lendemain de l’explosion, les infrastructures du pays selon l’agence de presse officielle 7asnim, un député, Mohammad Seraj, a accusé Israël d’être impliqué « dans la pose d’explosifs dans les conteneurs du port ». Une hypothèse, pour l’heure, écartée par les observateurs.

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