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Des djihadistes étrangers dans l’armée syrienne

Des djihadistes étrangers dans l’armée syrienne

2 minutes
16 juin 2025

ParSteve Nadjar

Des djihadistes étrangers dans l’armée syrienne
Des djihadistes étrangers dans l’armée syrienne

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Ils auront leur division à eux, la division 84 de l’armée régulière syrienne. Une sorte de réplique de la Légion étrangère en France.

3500 djihadistes rejoindront prochainement l’armée syrienne. C’est le résultat d’une nouvelle ouverture de Donald Trump à l’égard du régime d’Ahmed al-Charaa. Jusque-là, Washington s’était borné à exiger l’expulsion, manu militari si besoin, des quelques milliers de combattants étrangers venus mener le djihad contre Bachar al-Assad et ses alliés du Hezbollah et de l’Iran. Résultat : des miliciens ouïghours du Parti islamique du Turkestan, formés au Pakistan, vont bientôt garnir l’armée syrienne ainsi que des soldats tchétchènes. Selon le site Intelligence Online, ces forces ouïghoures intégreront la garde prétorienne assurant la protection d’Ahmed al-Charaa. Une nouvelle qui ne plaira pas à Pékin, engagé dans une lutte à mort contre le PIT dont l’objectif fondamental est d’établir un califat dans l’ouest de la Chine. De culture turcophone, ces miliciens ouïghours forment le contingent étranger de djihadistes le plus important en Syrie, derrière les Tchétchènes et les Tunisiens.

Certaines voix, notamment aux États-Unis, avaient appelé à la dissolution de l’ensemble des groupes djihadistes, y voyant une condition nécessaire à la levée des sanctions internationales contre Damas. Une ligne dure écartée par Donald Trump qui, à la surprise générale, avait rencontré Ahmed al-Charra, le 14 mai, à Riyad. L’Union européenne avait également suivi le mouvement, le 22 mai, en levant l’ensemble des sanctions économiques contre Damas pour faciliter la reconstruction d’un État et d’une société ravagés par la guerre civile et la brutalisation du régime alaouite. Parmi les conséquences de ce renversement, la reconnexion « d’ici quelques semaines » de la Syrie au système de paiements internationaux Swift, annoncée par le nouveau gouverneur de la Banque centrale de Syrie Abdelkader Housriyé, dans un entretien au Financial Times.

Dans le dossier épineux de l’intégration des djihadistes aux nouvelles structures d’un État en reconstruction, le nouveau revirement américain est soutenu par l’émissaire du président américain en Syrie, Thomas Barrack, qui a qualifi é de « très loyales » au régime les forces ouïghoures. Ces dernières sont ancrées géographiquement jusque-là dans les provinces de Lattaquié et Idleb, à l’ouest de la Syrie. Des zones dans lesquelles s’est bâti le pouvoir de Hayat Tahrir al-Cham, l’organisation terroriste dirigée par Ahmed al-Charaa. ■