Mémoire

La saga de la boîte bleue du KKL

2 minutes
19 juin 2025

ParFrédéric Elbaz

La saga de la boîte bleue du KKL

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La petite boîte bleue du KKL est bien plus qu’un objet. Elle est le témoin d’une grande aventure collective : celle d’un peuple dispersé qui a choisi de se réapproprier sa terre par l’acte de donner. Née en 1901, à l’initiative de Yona Kremenetzky, et inspirée d’une idée simple proposée par Haïm Kleinman, employé de banque en Galicie, elle incarne la conviction que chaque Juif, où qu’il vive, peut être acteur de la rédemption d’Eretz Israël.

Le contexte est celui d’un tournant historique. Face à l’antisémitisme croissant, illustré notamment par l’affaire Dreyfus, Theodor Herzl œuvre à convaincre diplomates et mécènes de financer un foyer national juif. Mais il se heurte au refus des grands barons de la finance juive. C’est alors qu’à Bâle, lors du Ve Congrès sioniste, naît une intuition lumineuse : la terre d’Israël doit appartenir à tout le peuple juif. Pour y parvenir, il faut la racheter -pierre après pierre - par un effort collectif.

Ainsi voit le jour le Keren Kayemeth LeIsraël (Fonds national juif), et avec lui, un outil de collecte emblématique : la boîte bleue. Déposée dans chaque foyer juif, chaque école, chaque synagogue, chaque mouvement de jeunesse, elle recueille les pièces du quotidien, devenant un lien concret et affectif entre la diaspora et la terre ancestrale. Chaque geste, aussi modeste soit-il, participe à l’achat de terres, à la plantation d’arbres, à l’édifi cation d’un avenir en Israël.

Les émissaires du KKL, porteurs de cette boîte, traversent les communautés et rallument l’espérance. À travers elle, c’est une mémoire, un rêve, une responsabilité partagée qui s’expriment.Aujourd’hui encore, malgré la modernité des modalités de don, la boîte bleue continue à être collectée par le KKL de France et reste un symbole vivant du sionisme populaire, de la solidarité juive et de l’histoire d’un peuple bâtisseur. ■