Culture

Concert événement à l’Alhambra, le 19 novembre Moshe Louk : “Rendre le piyout populaire et accessible”

INCONTOURNABLE. - Dans le cadre de la 23ème édition du Festival Jazz’n Klezmer (8-23 novembre), un concert exceptionnel se tiendra mercredi 19 novembre en la salle parisienne de l’Alhambra, réunissant l’orchestre andalou d’Israël et sa trentaine de musiciens accompagné du soliste Moshe Louk. Bien connu de la communauté, ce natif de la région parisienne nous a accordé un entretien exclusif.

4 minutes
13 novembre 2025

ParJonathan Nahmany.

Concert événement à l’Alhambra, le 19 novembre  Moshe Louk : “Rendre le piyout populaire et accessible”
Moshe Louk

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Actualité Juive : Ce concert du 19 novembre à l’Alhambra à Paris s’annonce des plus inédits…

Moshe Louk : Effectivement. Sur scène, plus de 30 musiciens vont fusionner jazz et héritage judéo-andalou dans un dialogue vibrant entre tradition et modernité. C’est au Sea Jazz Festival d’Ashdod, l’an dernier, que s’est jouée la première rencontre entre Omer Avital, figure majeure du jazz international, et l’Orchestre Andalou d’Israël-Ashdod. Il s’agit d’une représentation exceptionnelle à Paris qui s’inscrit dans une grande tournée en Israël, sous la direction d’Omer Avital. À l’Alhambra (salle de 800 places), cette alchimie verra donc le jour pour la première fois hors d’Israël. La première partie du concert sera dédiée aux compositions originales d’Omer Avital. J’assurerai la seconde partie. Pour le public, ce sera très intéressant d’un point de vue artistique. Je me suis battu pour que ce concert puisse voir le jour. J’en profite d’ailleurs pour remercier très chaleureusement tous les partenaires de ce beau projet dont le FSJU, le Centre Rambam et son hazan James Cohen qui interviendra d’ailleurs durant le concert, la Fédération des associations sépharades de France, etc.

Un concert de l’orchestre andalou d’Israël devait avoir lieu avec votre présence le 23 octobre 2023 en la synagogue des Tournelles à Paris mais a été annulé en raison des attaques du 7 octobre. Que ressentez-vous deux ans après pour votre retour sur la scène parisienne?

M. L. : Beaucoup d’émotion et l’envie de faire profiter au plus grand nombre ce trésor de musique qui fait partie de notre patrimoine juif. L’orchestre andalou d’Israël est une institution sacrée et prestigieuse. J’ai la chance d’en faire partie depuis plusieurs années. Je m’efforce de mettre le piyout à l’honneur. Depuis le 7 octobre, les Israéliens éprouvent un besoin de se retrouver à travers ce chant particulier pour lequel ils sont de plus en plus sensibles. Il est indéniable que mon maître, mon modèle, ma source d’inspiration n’est autre que rav Haim Louk, mon oncle. A Paris, j’ai des relais exceptionnels pour porter au plus haut le piyout comme James Cohen qui le fait à merveille au centre Rambam.

Pour nos lecteurs qui ne vous connaissent pas, quel est votre parcours ?

M. L. : Né à Meaux en 1983, j’appartiens à une famille qui a toujours accordé une grande place au chant. Mon oncle, le rav Haïm Louk, est un véritable maître de la paytanout et de la hazanout. Il m’a inspiré dès mon plus jeune âge. Toute sa vie, il l’a consacrée au piyout.

C’est une école à lui tout seul ! Ce n’est que quelques années après mon alyah, en 1998, que je me suis lancé plus sérieusement dans la hazanout. Tout s’est construit petit à petit. J’ai voulu étudier tous les rudiments de la musique (la poésie, la grammaire et le rythme) à l’université de Tel Aviv. Ma volonté n’a jamais changé d’un iota : populariser la hazanout sépharade qui a trop longtemps été marginalisée auprès du grand public. Il fallait briser ce préjugé selon lequel le piyout n’était réservé qu’à des personnes d’un certain âge  fréquentant la synagogue. Nous travaillons très dur pour mettre sur un même niveau le piyout et les autres musiques. Notre défi est en partie gagné en ce sens que la hazanout est  devenue de plus en plus demandée. Preuve que les choses ont évolué, j’anime en direct  depuis six ans une émission hebdomadaire dédiée à ce genre de musique au sein de la plus  grande radio religieuse nationale -Kol Barama- qui émet en Israël. Ce programme est  d’ailleurs le plus écouté de la station juste après les informations. Je me sens investi d’une  mission. Je me rends régulièrement en France, au Canada, aux États-Unis et ailleurs dans le  monde pour participer à des initiatives, comme l’enregistrement des bakashot. Ce sont des  projets très lourds financièrement. Mais je ne lâche pas.

Propos recueillis par Jonathan Nahmany.

 

Infos pratiques

Concert à l’Alhambra à 20h le 19 novembre

21 rue Yves Tudic

75010 Paris

Métro République ou Jacques Bonsergent

Pour réserver : www.jazznklezmer.fr

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